Interview - Nelson Monfort

 
Dans le cadre de notre engagement en faveur du Festival de Toulouse, nous avons eu la chance d'échanger avec Nelson Monfort que l’on ne présente plus. Passionné de musique classique et récitant hors-pair, il nous convie à plonger dans le monde intérieur du pianiste virtuose Vladimir Horowitz lors d’un spectacle qui sera créé le 9 juillet prochain à l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines !

Nelson Monfort

Nelson Monfort, nous sommes très heureux de vous retrouver prochainement dans le cadre du Festival de Toulouse à l’occasion d’une création en hommage à Vladimir Horowitz. Pourriez-vous nous présenter l'origine de ce projet ?

C’est une très belle rencontre qui s’est faite via Caroline Debonne qui est flûtiste au sein de l’Orchestre national de Cannes. Nous nous sommes rencontrés lors d’un concert de musique contemporaine. Elle m’a présenté à Magali Thomas, chanteuse, et à Sergio Monterisi, son compagnon qui est pianiste professionnel. Nous avons imaginé ensemble un spectacle autour de Vladimir Horowitz dont la figure tutélaire s’est imposée à nous. Je vais donc raconter la vie d’Horowitz à travers ses principales interprétations. Il excellait dans les œuvres de Chopin, Mendelssohn, Schumann… Il a fallu faire des choix car notre spectacle dure environ 1h15, nous avons surtout choisi des œuvres qu’il a jouées au Carnegie Hall à New York lors de son grand retour.
 

Vladimir Horowitz était un artiste hypersensible et tourmenté mais aussi et surtout l’un des plus grands pianistes de sa génération. La rigueur des musiciens est parfois comparée à celle des sportifs, y a-t-il un lien entre la performance sportive et la performance artistique ?

C’est une très bonne question ! Si la performance du sportif et celle du musicien ne sont pas les mêmes, je pense en revanche que la préparation à un match est relativement similaire à celle d’un concert : la tension, la pression, la concentration sont identiques. Je fréquente comme vous le savez assidument le milieu du sport mais je fréquente également assidument les salles de concert. La musique est la passion de ma vie, comme le théâtre d’ailleurs. Je peux donc vous confirmer qu’il y a de très nombreux points communs entre le sport et la musique.

 

2024 est une année importante pour vous puisque vous présenterez cet été les Jeux Olympiques de Paris sur France Télévisions. Quelle place occupe la musique dans votre quotidien et plus particulièrement à l’approche des JO ?

Je me rends à une centaine de concerts par an, j’ai un grand amour pour la musique en tant qu’auditeur. J’aime particulièrement la période de « la génération 1810 » avec Chopin, Liszt, Schumann et Mendelssohn. Autant de compositeurs que l’on retrouvera dans ce spectacle. La musique accompagne ma vie, j’allais dire depuis toujours, mais en tout cas depuis l’âge adulte. Je suis également un grand amoureux de la musique baroque. Avec Gilles Colliard de l’Orchestre de chambre de Toulouse, nous avons enregistré un disque autour des Quatre Saisons de Vivaldi. Peu de gens savent que Vivaldi était également librettiste et avait écrit des poèmes pour entrecouper les différentes saisons du calendrier. Je garde un très bon souvenir de ce projet qui m’a permis de découvrir l’Auditorium de Saint-Pierre des Cuisines. Je peux dire que je suis en terrain connu.

 

Le sport et la culture sont les principaux champs d'activité soutenus par les entreprises en France via des dispositifs de mécénat financier. Quel regard portez-vous sur la pratique du mécénat et que souhaiteriez-vous dire aux entreprises qui s’engagent aujourd’hui en faveur de causes qui relèvent de l’intérêt général ?

Sans sponsoring et sans mécénat, il y aurait beaucoup moins de musique en France et beaucoup moins de sportifs en activité, c’est une évidence. C’est un vrai point commun entre ces deux secteurs. J’ai beaucoup d’estime pour les partenaires du sport et de la musique. Au 18ème siècle, il y avait déjà des mécènes mais ces derniers considéraient sans doute que les musiciens étaient leurs obligés. Heureusement ce n’est plus le cas aujourd’hui et les mécènes gagnent autant à être mécènes d’un artiste, que les artistes gagnent à être soutenus par un mécène.

 

Un mot pour terminer ?

Je me réjouis d’être des vôtres et de vous retrouver à Toulouse le 9 juillet !

 

Festival de Toulouse
21
juin
2024