[INTERVIEW] Manon Galy

Violoniste et Révélation "Soliste Instrumental" des Victoires de la Musique Classique 2022

A l'occasion de sa venue à Toulouse pour notre concert symphonique de ce Samedi 20 mai à la Halle aux grains, nous avons pu échanger avec Manon Galy, violoniste toulousaine.

Manon, vous êtes une jeune violoniste, pourriez-vous nous présenter votre parcours ?

J’ai commencé le violon à l’âge de 7 ans à l’école de musique de Cugnaux, près de Toulouse. Je suis ensuite entrée au CRR de Toulouse dans les classes de Klaus Mühlberger puis Magali Lemettre, et ai rapidement intégré les classes à horaires aménagées du Conservatoire.

À 14 ans, j’ai réussi le concours pour entrer au CRR de Paris dans la classe de Suzanne Gessner, puis 3 ans après celui du CNSM de Paris dans la classe de Roland Daugareil, Suzanne Gessner et Christophe Poiget.

J’y ai obtenu une Licence, un Master et un DAI (Diplôme d’Artiste Interprète- 3ème cycle), et j’ai aussi fait en parallèle des cycles de musique de chambre avec mon trio, le trio Zeliha.

J’ai terminé les études solistes par un Certificate Masterclass à la Hochschule de Munich avec Julia Fischer, et je suis actuellement en résidence avec mon trio à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth de Waterloo.

En 2022, vous avez été nommée « Révélation Soliste Instrumental » aux Victoires de la Musique Classique, votre quotidien a-t-il changé depuis ce succès ?

Cette victoire a évidemment été un coup d’accélérateur, bien que les choses évoluaient déjà positivement. C’est une énorme mise en lumière, qui a inévitablement fait fleurir les sollicitations, propositions de projets et de concerts par la suite ; le rythme et la charge mentale furent un peu compliqués à gérer au début mais maintenant je me sens beaucoup mieux !

Durant votre formation, vous avez travaillé au Conservatoire de Toulouse, quelle est votre relation à cette ville et son orchestre ?

C'est une relation très intime et fusionnelle puisque je suis née à Toulouse, j’y ai grandi, étudié et j’y ai fait mes premières armes dans le monde de la musique. Cette ville et ce conservatoire m’ont façonnés par les professeurs incroyables auprès de qui j’ai eu la chance de me former, par les artistes que j’ai rencontré, les amitiés profondes que j’ai liées…

L’Orchestre national du Capitole est le premier orchestre qu’il m’ait été donné d’écouter en concert durant mon enfance et j’ai des souvenirs très forts de ces premières expériences musicales qui ont grandement contribué à me pousser dans cette direction, en espérant secrètement avoir un jour la chance de jouer avec eux…

Comment se déroule une journée type de concertiste comme vous ?

Dans mon cas il n’y a pas vraiment de journée type car je voyage beaucoup et cela change à chaque fois en fonction.

Mais si je prends un jour sans voyage ni concert : je ne me lève pas trop tôt, je m’occupe de mes deux chats, j’aime prendre du temps pour petit-déjeuner tout en écoutant les nouvelles, je flâne sur les réseaux sociaux comme tout le monde, je réponds à des mails et messages…

Ensuite j’organise mon travail en fonction des obligations de la journées car j’ai très souvent des répétitions de musique de chambre les jours où je suis chez moi à Paris. Avec mon trio ou avec d’autres formations pour de futurs concerts. Il m’arrive donc souvent de devoir travailler autour de ces répétitions, jusqu’assez tard le soir. Au milieu de ça il y a toujours des choses à gérer, des coups de fil à passer, des mails à envoyer, des interview à réaliser, de la communication à faire sur les réseaux… Mais je prends toujours le temps de me faire de petits repas sains et bons (je suis une graaaande gourmande !)

Quand je peux, j’essaye de faire un petit peu de sport ou me balader et prévoir des cafés ou dîners avec mes amis !

Ce Samedi 20 mai, vous interpréterez lors du concert Aïda le Concerto pour violon n°3 en si mineur, op.61 de Saint-Saëns, pouvez-vous nous le présenter ? 

C’est un concerto que j’adore particulièrement et à tous points de vue.  Il est truffé de petits challenges de virtuosité mais également de thèmes d’une beauté et d’une douceur sans pareille, qui me donnent des frissons à chaque fois que je le joue et que je l’entends. Saint-Saëns compose ce concerto en 1880 pour Pablo de Sarasate et celui-là même créé la pièce peu de temps après à Hambourg : on sent dans l’écriture de cette œuvre les influences espagnoles et la personnalité flamboyante du dédicataire.

Une petite anecdote à nous partager pour conclure ? 

L’un des premiers concerts que je suis allée voir étant petite à la Halle aux grains était un concert du violoniste Maxim Vengerov. J’avais évidemment été très impressionnée et nous avions fait une très longue queue avec ma mère à la fin pour obtenir une dédicace. J’avais alors eu la chance de me faire dessiner un petit lapin sur mon programme, programme que j’ai toujours gardé et que j’ai encore à l’heure actuelle…

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Un grand merci à Manon pour cet échange !

Retrouvez-la avec l'ONCT sous la direction d'Aziz Shokhakimov ce samedi 20 mai à 20h sur la scène de la Halle aux grains lors de notre Concert Symphonique.

 

 

Orchestre
16
mai
2023