Interview - Didier Lacroix

Nous avons eu le plaisir d'échanger avec Didier Lacroix, Président du Stade Toulousain, afin de revenir sur un événement majeur de notre année 2023 :  la soirée de gala « Le XV Symphonique » organisée conjointement en mai dernier avec l'Orchestre national du Capitole de Toulouse. Nous sommes très heureux de créer des synergies entre la musique et le sport et remercions chaleureusement les équipes du Stade Toulousain et du Fonds de Dotation pour leur confiance.

Didier Lacroix, vous êtes Président du Stade Toulousain depuis 2017, pourriez-vous nous présenter cette fonction ?

La fonction de Président revêt au club de multiples aspects, elle doit avant tout s’entendre dans la nécessaire connaissance de notre histoire, de l’héritage qui nous a été transmis, notre devoir de le magnifier et la nécessité de le transmettre à nos successeurs. Nous avons coutume de dire que « le Stade n’appartient à personne et appartient à tout le monde », la mission du Président en est l’illustration quotidienne.
 

Le Stade Toulousain et l’Orchestre national du Capitole se sont associés cette année pour bâtir un partenariat fort, pourriez-vous nous rappeler quelles actions ont été menées ?

Au départ, il y a une envie, une intuition : celle que nos deux institutions partagent beaucoup de fondamentaux communs, que l’ouverture vers les autres, la capacité à sortir de notre zone de confort, ne peut produire que des effets vertueux. À l’arrivée et au terme d’une saison passée à se côtoyer, à découvrir la réalité de nos quotidiens, à échanger entre équipes, joueurs, musiciens, nous avons pu témoigner de ces moments auprès du grand public, à la faveur d’un spectacle construit ensemble et au bénéfice de la formation, tant au travers d’actions conduites par le Fonds de Dotation du Stade Toulousain, que par l’ONCT et Aïda.
 

Ce partenariat s’est notamment concrétisé le 22 mai dernier à l’occasion d’une soirée de gala intitulée « Le XV Symphonique », quel souvenir gardez-vous de cette soirée ?

Avant toute chose, une forme d’accomplissement, la matérialisation d’une idée qui avait germée quelques mois auparavant et qui est devenue un projet fédérateur, qui nous a porté durant toute une saison. Le souvenir d’un moment qui nous ressemble, fort en émotion et en découverte. La rencontre de nos publics dont certains découvraient pour la première fois la Halle aux Grains et osaient pour l’occasion franchir ses portes pour s’immerger dans la musique symphonique.
 

Outre son caractère festif, cette soirée avait pour vocation de lever des fonds pour Aïda et pour le Fonds de Dotation du Stade Toulousain. Pourriez-vous nous présenter cette structure et ses missions ?

Le Fonds de Dotation du Stade Toulousain a pour mission première d’être le réceptacle de la générosité publique et de mécénats au profit de la formation, notamment celle des joueurs et joueuses de demain. Il est adossé au 7 piliers de l’ONU et contribue également aux actions de RSE portées par le club dans des domaines allant de l’inclusion à l’environnement, de la citoyenneté à la santé, du handicap à l’éco-responsabilité, des droits de l’homme à l’éducation.
 

Dans quelle mesure cette expérience musicale a-t-elle permis de fédérer vos équipes et notamment les joueurs ?

Les bénéfices sont multiples, tout commence par la capacité à s’ouvrir aux autres, à rester curieux et à l’écoute, apprendre et grandir de nos différences et nos complémentarités. Donner une coloration, un thème à notre saison est aussi une façon de rester en éveil et permettre d’installer et maintenir un dialogue différent avec les joueurs et les équipes, véhiculer des messages de manière différente et au final parfois de manière plus efficace.
 

La musique joue un rôle important dans l’univers du rugby et dans le quotidien des joueurs : préparation des matchs, célébration des victoires... Selon vous, quel lien peut-on faire entre musique et sport ?

Les liens sont multiples, dans un rapport à la fois collectif, un univers musical qui nous rassemble et véhicule notre identité, mais aussi personnel dans sa capacité à nous accompagner dans chaque étape de notre vie. La musique nous accompagne dans notre quotidien, c’est une présence vivante, vibrante, qui nous permet de nous dépasser, nous retrouver, nous apporte ce supplément d’âme qui est indispensable pour aller au bout de nos ressources tant personnelles que collectives.
 

Le Stade Toulousain développe aujourd’hui de nouvelles relations avec les acteurs culturels de notre territoire, quels en sont les objectifs ?

Une fois encore, il nous apparait indispensable de ne jamais nous reposer sur nos acquis, nos réalisations. Il faut rester curieux, ouvert sur les autres, le monde de la culture dans toute sa pluralité. Le Stade est un lieu de rencontre, une instance de dialogue, un creuset où chacun apporte sa personnalité, son univers, sa sensibilité et d’où de nouvelles idées peuvent émerger. C’est tout le sens de cette démarche et de cette volonté de donner au mot collectif son sens le plus noble.
 

Un mot pour terminer ?

Mouvement. Parce ce que nous ne sommes que de passage, que nous devons sans cesse aller de l’avant, que nous jouons une partie de la partition au cœur d’un ensemble sans lequel nous ne sommes rien et qu’au final, seule compte la symphonie qui se poursuivra bien après nous.
 

Un grand merci à Didier Lacroix pour cet échange !